Il est peu fréquent que nos missions se déroulent si tard dans l’année. Mais nous nous devions d’assurer ce rendez-vous avec les largages de la Saint-Michel au profit du 3e Régiment d’infanterie de Marine de Carcassonne, car l’année précédente, notre venue avait été annulée en raison de l’emploi du temps du Régiment. Le programme prévoit que nous devons larguer nos paras sur la zone de Castres-Pesquié.
Mardi 26 octobre :
Notre fine équipe se retrouve au pied de la Grise à 7h30 pour un départ prévu à 9h30, ce qui laisse à chacun le temps de fignoler les derniers préparatifs, et aux pilotes de s’assurer des conditions de vol que nous allons rencontrer. Rien d’inquiétant n’étant prévisible, les moteurs s’ébrouent à 9h30, timing rigoureusement respecté. Malheureusement, notre optimisme est mis à mal au bout de 10 mn, car la météo nous apprend que le terrain de Carcassonne est complètement bouché par un fort brouillard et risque d’être impraticable à l’heure où nous prévoyons d’y atterrir. Inutile de risquer tout déroutement, il vaut mieux patienter et Eric coupe les moteurs.
Ceux qui ont participé à la mission sur Castres le mois précédent n’ont plus rien à apprendre sur le brouillard qui peut tomber sur cette belle région traversée par la Montagne Noire.
Ce n’est qu’à 11h00 que nous recevons de bonnes nouvelles de LFMK et que la Grise peut s’élancer.
Malgré un fort vent de face, nous arrivons à destination à 12h14. Les Adjudants de compagnies nous ont patiemment attendus et nous pouvons grâce à eux décharger notre pesant lot de bord, puis pique-niquer dans ce coin tranquille de l’aéroport.
En début d’après-midi les choses sérieuses peuvent commencer avec l’arrivée des sautants. Avant toute chose, Xavier notre responsable para procède à l’extension des qualifications de largueur et chef largueur au particularités du largage depuis le Noratlas. En effet, ce sont lers largueurs militaires qui assurent le largage des paras, comme sur tous les autres avions. Les spécialistes para du Nord ne sont la « que » pour les assister et les conseiller pendant les largages.
Evidemment, quelques résidus de brouillard retardent notre décollage de Carcassonne qui peut enfin se concrétiser à 15h22. 16 minutes plus tard, nous effectuons notre premier largage au dessus de la ZMT de Castres-Pesquié. Les quatre autres rotations de l’après-midi se feront toutes avec embarquement à Castres, les paras ayant rejoint par la route depuis Carcassonne.
Finalement, le programme de la journée a été respecté, et nous atterrissons à Carcassonne après avoir largué 70 paras (56 OA et 14 OR) en 5 rotations.
Avant de remiser notre monture, il faut penser à l’abreuver généreusement en essence 100LL avec l’aide du sympathique personnel de l’aéroport.
Malgré le masque « Covid 19 » de rigueur, nous apprécions le diner détendu entre nous au restaurant « Burger & Cassolettes », que l’on ne peut que conseiller.
Mercredi 27 octobre :
Nous sommes en automne, et il ne faut pas trop être exigeants avec la météo matinale. L’avantage et que nous pouvons faire une relative grasse-matinée et nous rendre auprès de notre avion à 8h30. Nous décollons à 10h00 avec 3 largueurs à bord et 14 paras qui sautent en OA sur Pesquié vingt minutes plus tard.
Nous respectons à nouveau notre programme de la matinée et le bilan est strictement identique à celui de la veille : 5 rotations, 56 OA et 14 OR soit 70 paras.
L’après midi la cadence s’accélère ce qui nous perme d’effectuer 6 rotations pour 84 paras (14 à chaque rotation).
Nous clôturons cette journée bien remplie en étant chaleureusement accueillis au foyer du 3e RPIMa, Quartier Laperrine. Nous apprécions la vue panoramique au soleil couchant sur les célèbres ramparts moyennageux, ainsi que la chaleur de l’accueil qui nous est réservé part le Colonel commandant en second le Régiment (à vérifier), les officiers et sous-officiers du « 3 ». Après les congratulations de rigueur (qui n’en sont pas moins sincères) et les échanges de cadeaux, nous apprécions la qualité du buffet qui nous attend. La soirée se déroule agréablement et seule la pensée du programme à remplir le lendemain nous fait mettre un terme à nos conversations.
Jeudi 28 octobre :
La messe est dite : la force du vent soufflant sur zone rend impossible les 5 rotations prévues en matinée.
Rappelons que pour les Sauts à Ouverture Automatique, la vitesse maximum de vent admise est limitée à 6m/s soit 11,5 nœuds ou 22 km/h.
Après avoir rechargé notre avion avec l’assistance appréciée des paras, nous nous quittons en espérant nous retrouver l’année prochaine.
Nouvelle séance d’avitaillement à la pompe, et nous décollons à 10h40 pour retrouver notre base de Marignane à 11h50. Pour une mission aussi tardive, le bilan est tout de même largement positif.
Ne terminons pas cet article sans remercier notre pilote Francis qui, pour rendre possible chaque mission où il assure le poste de commandant de bord, rejoint Marignane depuis ses montagnes ariégeoises au prix de plusieurs heures de route.