Aéroport Annecy-Meythet
Mission de parachutage sur le Plateau des Glières – 30 juillet 2017
En 1944, le Maquis des Glières a symbolisé l’esprit de résistance et d’insoumission des montagnards du Massif du Bornand, au dessus d’Annecy. Après d’âpres combats contre les forces d’occupation et l’armée de Vichy en février-mars 1944, la Résistance a pu mener à bien la libération de la région grâce à un important parachutage d’armes exécuté par l’aviation anglo-américaine dans la nuit du 1er août 1944.
La commémoration de ces évènements, dénommée « Glières Fête la liberté » a lieu chaque année sur le plateau, où sont organisées diverses activités, dont un largage de parachutistes si le temps le permet.
Ce 30 juillet 2017, le Para Club d’Annecy a fait appel au « Noratlas de Provence » pour célébrer cet anniversaire avec le plus de faste possible.
Plus que la disponibilité de notre machine, ce genre d’opération est tributaire des conditions météo. Une étude attentive de tous les paramètres fait ressortir qu’une perturbation devrait atteindre la DZ du plateau en début d’après-midi, mais une fenêtre favorable correspond à l'horaire demandé ; Tout étant prêt de nôtre côté, et il n’en faut pas plus pour que Germain, notre Commandant de Bord, donne le signal du décollage.
L’option choisie est de prendre la route la plus Est possible et après une heure d’un magnifique survol des Alpes, nous nous posons sur l’Aéroport d’Annecy-Meythet à 10 heures "loc".
Comme à chacune de ses escales, le Noratlas est immédiatement pris d’assaut par une comité d’accueil enthousiaste et chaleureux qui se plie bien volontiers aux exigences de sécurité exprimées par l’équipage. Parmi les plus chaleureux figurent nos amis de l’Ecole Catholique d’Apprentissage par l’Automobile (ECAUT) de Viuz-en-Sallaz (74), qui entretiennent dans un état exceptionnel le Noratlas 146 servant de chapelle où la Messe est dite régulièrement.
Instigateurs de notre venue, les 18 paras du Para Club d’Annecy écoutent avec attention les consignes données par notre Chef Largueur Daniel : la sortie d’un Noratlas est quelque peu différente de celle d’un Pilatus !
A 11h00, après un dernier point météo, le feu vert est donné pour l’embarquement des paras uniquement constitués de SOCR (Sauts à Ouverture Commandée Retardée). Après un bref survol qui nous permet de nous rassasier de la beauté des sommets environnants, nous survolons pour un vol de reconnaissance le plateau des Glières, facilement reconnaissable, et à 12h00 précises, nous effectuons deux passages au cours desquels nous larguons 9 paras à chaque fois. Les prévisions météo ont été d'une fiabilité exemplaire, et la fenêtre promise nous a permis de procéder au largage dans des conditions satisfaisantes.
Le parachutage terminé, notre pilote offre au public massé sur le plateau une magnifique présentation de la beauté et de la puissance de notre machine au cours d’un passage BH (Basse Hauteur), que nous goutons également depuis l’appareil, pleinement conscients de la chance exceptionnelle qui est la nôtre.
Retour sur l’Aéroport d’Annecy car, pour cette fois, nous allons « abandonner » notre 105 sur place pendant une semaine. En effet, nous sommes sollicités pour le week-end suivant pour célébrer, par un nouveau largage de paras, les 50 ans de l’Aérodrome d’Altitude de Megève. Afin de ne pas occasionner de dépenses inutiles de carburant (le Noratlas avalant goulument 600 litres d’essence avion AVGAS 100 LL par heure de vol), nous avons décidé de laisser l’avion à Annecy et de retourner sur Marseille en véhicules de location. La semaine suivante, un autre équipage fera le trajet inverse. Quand cela est possible, ce genre d’opération permet de faire bénéficier les Clubs paras qui nous invitent d’une diminution significative de leur facture.
Après un excellent repas pris dans une ambiance des plus chaleureuses (mais des plus sobres en ce qui nous concerne) en compagnie de nos amis paras, nous prenons la route vers le Sud. Le dernier week-end de juillet n’est en général pas propice aux moyennes élevées, et c’est après 4 longues heures de circulation en accordéon que nous atteignons notre base de Marignane, à 21 heures. Dire que ce matin, le même trajet nous a seulement pris une heure ! Grâce à un ballet minutieusement préparé, une partie d’entre nous pénètre dans la Zone Réservée (et très règlementée) de l’aéroport de Marignane pour récupérer les véhicules personnels, tandis qu’une autre équipe procède à la restitution des deux voitures louées.
C’est donc à une heure bien tardive que chacun regagne ses pénates, après une longue journée, la tête pleine d’images extraordinaires. Les vols auxquels nous avons la chance de participer n’engendrent en effet aucune accoutumance : tous sont différents et merveilleux !