Cette mission « Carcassonne » clôture un mois de juin particulièrement actif pour notre avion et ses équipages : c’est en effet la cinquième du 105 pour ce mois et la 11e depuis le début de l’année.
48 heures auparavant, l’avion terminait un périple qui l’avait amené de Bordeaux au Salon du Bourget, c’est dire que le rythme imposé à nos équipes de maintenance est soutenu. Ce qui semblerait normal au sein d’un escadron militaire ou d’une compagnie aérienne demande un bel effort de disponibilité à nos équipes de bénévoles, dont beaucoup mènent en parallèle une carrière professionnelle. Belle disponibilité également pour un avion sorti de chaine il y a exactement 67 ans !
Mercredi 28 juin :
Pour les raisons expliquées plus haut, nous ne serons que 7 personnes sur ce vol au lieu des 8 habituelles. Carcassonne pouvant être rallié en moins d’1h de vol seulement, l’heure de décollage est fixée à 9h30. Cela signifie que les mécaniciens devront préparer notre monture dès 7h00, rejoints un peu plus tard par le reste de l’équipage.
Le 3e RPIMa étant cantonné à Carcassonne, nous ferons en premier lieu escale sur l’aéroport de Carcassonne-Salvaza (code OACI = LFMK) pour l’embarquement du 1eravion de parachutistes) puis les largages suivants de la journée se feront à partir de l’aéroport de Castres-Mazamet (LFCK), à 15mn de vol de Carcassonne, sur la zone de saut de Pesquié qui lui est contiguë, où le reste des militaires est amené par la route.
L'avion sera vite déchargé !
Dès notre atterrissage (et après avoir vidé la soute de tout notre lot de dépannage), la première tâche qui attend Philippe (responsable para au sein de l’association) consistera en la qualification des largueurs du « 3e » au largage depuis Nord 2501 : en effet, les sauts sont effectués comme sur tout avion sous la responsabilité d’un chef largueur et de deux largueurs militaires (un par porte). Cette qualification consiste en la prise en compte de la soute, démontage des portes latérales) vérification du matériel et des câbles, procédure de remontée du « para accroché », utilisation des prolongateurs de sangle automatique spécifiques à notre avion etc. Pendant ce temps, nos pilotes et les officiers peaufinent tous les détails techniques de la mission au cours de la « RAT » (Réunion Air-Terre).
La météo prévoyant un temps très agité pour le vendredi, la décision est prise de faire 5 rotations par demi-journée ce mercredi après-midi et demain jeudi, afin de réaliser le programme prévu sur deux jours au lieu de trois.
Ces étapes franchies, nous pouvons décoller pour la 2e rotation avec trois largueurs et 20 parachutistes que nous ferons sauter sur la zone de Castres-Pesquié comme prévu.
La piste de Castres-Mazamet et la zone de saut étant très proches, les rotations s’enchainent très rapidement et il ne s’écoule pas plus de 15 mn entre deux décollages successifs. C’est dire si les 3 rotations suivantes sont vites avalées. Le temps est parfait pour les sauts.
Avant la 5e et dernière rotation de l’après-midi, nous faisons une halte pour ravitailler notre monture. L’aéroport de Castres présente pour nous l’avantage de pouvoir fournir de l’essence avion 100LL, ce qui n’est pas toujours le cas sur d’autres plateformes.
Cette dernière rotation sera un peu plus longue, car nous larguerons successivement 12 parachutes à ouverture automatique d’une hauteur de 300 m., puis nous monterons à un peu plus de 3000 m pour larguer 15 paras en SOCR (Sauts à Ouverture Commandée Retardée), autrement appelés « chuteurs ».
Les "OR" le vol de transit, le rouge est mis pour les "OA"
Notre avion une fois vidé, il ne lui reste plus qu’à se glisser vers l’aéroport de Carcassonne où il se pose à 16h20 sur le parking affecté aux bombardiers d’eau en période estivale.
Total pour ce premier après-midi : 5 rotations et 107 voiles (92 OA et 15 OR).
Après avoir vérifié la machine et l’avoir remise en ordre pour la journée du lendemain, nous irons reprendre des forces au restaurant « La Casa », où le 3e RPIMa nous a gentiment réservé une table.
Jeudi 29 juin
Le décollage étant prévu à 8h30, nous quittons l’hôtel à 6h45, car il faut environ une heure à nos mécaniciens pour vérifier et mettre en œuvre notre monture.
Le programme de la veille est reproduit à l’identique : Décollage de Carcassonne avec les 20 premiers OA qui seront largués sur Castres, 5 rotations par demi-journée.
Les rotations de la matinée s’enchaînent toujours aussi rapidement, avec une particularité pour la 3e qui comportera deux passages, car pour le dernier saut de sa carrière, un futur retraité aura le privilège de sauter tout seul de l’avion mythique à partir duquel il a fait ses premiers sauts il y a bien longtemps.
Le programme de la journée est rempli sans aucun problème, nous permettant de totaliser 10 rotations. Merci à notre 105 et son équipage qui ont tourné comme des horloges !
Petit matin sur LFMK
Il faut souligner que la brièveté des rotations impose à l’ensemble des équipes de conduite et de largage à une cadence soutenue, qui se fait ressentir en fin de journée.
Le côté agréable est que nous retrouvons Carcassonne à 15h30, ce qui nous autorisera un temps de récupération à l’hôtel.
Notre journée se terminera par une soirée des plus détendues avec nos amis du « 3 ». Soirée chaleureuse ponctuée d’échanges de cadeaux, mais aussi par un violent orage qui vient apporter un peu de fraicheur bienvenue. Une mention pour Jean, qui ramènera le minibus à l’hôtel dans des conditions de visibilité franchement limites !
Vendredi 30 juin
Décollage pour Marignane prévu à 11h.Les prévisions météo de nos pilotes se confirment : les orages tournent sur l’Etang de Berre, et le retour sera sans doute agité, mais cela devrait « passer ».
L’équipage du retour sera légèrement différent de celui qui a amené l’avion, car notre ami Francis profite de la proximité de ses montagnes ariégeoises pour retourner chez lui par la route. Il est remplacé en place gauche par Laurent, venu tout exprès de Marignane par BlablaCar, ce qui lui permet de nous rejoindre nous pile à l’heure souhaitée.
Avant de décoller et pour respecter la tradition, Philippe remet officiellement aux largueurs qu’il a formés leur diplôme de Largueur depuis aéronef modèle Nord 2501 « Noratlas », ainsi que le patch officiel de notre association. Photo de famille obligatoire, devant le nez vert du 105, héritage de l’escadron « Sahara » en 1961.
Philippe et sa nouvelle "promo"
La grande expérience de nos pilotes leur permet d’éviter les zones qui pourraient être inconfortables pour notre avion (et ses passagers) , et nous posons nos roues à 12h15 sur la piste 31 L de Marignane.
Encore une mission réussie à 100% grâce à la faculté d’adaptation de nos équipages !