LE HAVRE-OCTEVILLE : un week-end avec ABEILLE-PARACHUTISME
Du 15 au 17 juin 2019
Une nouvelle fois, le Noratlas 105 et son équipage retrouvent avec plaisir le ciel havrais et la sympathique équipe d’Abeille-Parachutisme.
- Samedi 15 juin :
La France subit sa première et précoce canicule de l’été 2019, et c’est dans des conditions CAVOK (Ceiling and Visibility OK *) que nous nous posons sur la piste d’Octeville en milieu de matinée.
Le ballet est bien rodé : sitôt l’avion posé, une camionnette « Abeille » embarque prestement tout notre imposant lot de bord pour entreposage en lieu sûr.
Petit aparté : Cette opération fut rallongée car, solidarité entre avions de collection oblige, nous avions occupé une bonne part du cargo avec un lot de capitonnages destinés aux Dassault « Flamant » de nos amis de l’association A3A d’ALENÇON. En effet, aléas de nos approvisionnements, ces capitonnages de Dassault constituaient une bonne part de ce que nous croyions être des garnitures « neuves » pour notre 105. Déception pour les uns, bonheur pour les autres…
Mais passons au vif du sujet : à tout seigneur tout honneur, place aux sauts à ouverture automatique de nos amis d’Airborne Center ; nous retrouvons avec plaisir de fidèles « clients » ; ce qualificatif de fidèles n’étant pas un vain mot, car ces gaillards-là sont capables de traverser la France pour s’offrir un saut de Noratlas, et nous les retrouvons souvent sur le tarmac de l’aérodrome d’Aix-les-Milles. Malheureusement, si la qualité et l’expérience sont là, le nombre de voiles sera assez modeste, avec 7 sautant. Après un passage pour larguer les Témoins Inertes de Dérive (T.I.D. plus connus sous le nom de « SIKI »), les « T10 » s’ouvrent dans un ciel qui commence à s’obscurcir assez rapidement.
Après le largage de SOCR (Sauts à Ouverture Commandée Retardée) effectué dans la foulée, l’avion se repose alors qu’au sol, Pierre LHOPITALLIER, homme-orchestre de cette magnifique « boite », est contraint d’informer les nombreux paras déjà équipés que la météo très défavorable implique la suspension des vols jusqu’à nouvel ordre. Et malheureusement, après deux rotations, la Normandie se rappelle à nous et la pluie nous oblige à mettre un terme aux activités parachutistes du jour.
- Dimanche 16 juin :
Le retour du soleil permet de reprendre les rotations à un rythme soutenu, ce qui ne nous empêche pas d’admirer les magnifiques falaises crayeuses, et notamment la célèbre aiguille d’Étretat au-dessus de laquelle nous orbitons après avoir survolé le port d’Antifer et ses énormes pétroliers. Notre ami Olivier, fort de son expérience de para sportif, en profite pour se former au poste de responsable largueur à bord du Noratlas. La tâche est lourde, car il faut avoir l’œil bien ouvert pour faire sauter tout ce monde avec le maximum d’ordre et de sécurité. En ce dimanche, nous enchaînons 6 rotations à plus de 3000 m. qui nous permettent de rendre heureux plus de 150 sautants.
Chez Abeille, les sauts en parachute biplace, appelé « tandem », sont nombreux, et permettent la découverte de sensations extraordinaires à de nombreux néophytes. Cela nous donne l’occasion de nous immiscer dans des scènes familiales parfois touchantes, comme par exemple ce papy ayant sauté de Noratlas en… 1961 (ils étaient nombreux à cette époque à fêter leurs 20 ans en Algérie), et qui réédite l’expérience, 58 ans plus tard, en compagnie de ses deux petites filles. Quel saut inoubliable pour tous les trois ! Séquence émotion…
Passons du plus expérimenté au plus jeune avec Lucie, petit bout de chou de 8 ans, qui saute avec un grand sourire, courageusement arrimée à son « tonton » : à n’en pas douter, une nouvelle recrue pour le parachutisme **.
Dernière recrue et non des moindres, la générosité de Pierre permet à notre secrétaire Denis de vivre une expérience à laquelle il ne s’attendait pas : un saut en parachute depuis un avion qu’il n’avait jusqu’à ce jour jamais abandonné en vol, « sa » Grise bien aimée. Quelle expérience extraordinaire, tout est véritablement GÉANT : le bruit de l’air traversé à 200 km/h pendant la chute libre, puis la sensation toute nouvelle de voler en pleine liberté une fois la voile déployée. Spectacle magnifique que la baie de Seine et les côtes normandes dans le soleil déclinant. Puis on retrouve trop vite la terre ferme où l’atterrissage se passe en douceur.
Une seule conclusion s’impose : il FAUT vivre cette expérience au moins une fois dans sa vie, et si possible au-dessus du Havre, chez Abeille Parachutisme bien sûr !
- Lundi 17 juin :
A 14 heures, une dernière rotation OR nous permet de porter le bilan de ce séjour Havrais à 9 rotations pour un total de 205 sautants.
Avant le départ, nous pouvons constater que trottinettes électriques ou autres engins futuristes s'implantent également sur les aéroports, mais ici la place est abondante et cela économise des pas !
Nos motards, Xavier, Jean-Louis et Olivier se sentent immédiatement très à l'aise au guidon de ces engins.
Après le chargement et l’arrimage de notre lot de bord, rondement menés, c’est l’heure du retour qui sonne, et nous quittons l’aéroport d’Octeville en milieu d’après-midi dans une tempête de ciel bleu.
Après un survol basse hauteur de la piste pour saluer tous nos amis et offrir aux nombreux spectateurs et photographes la vue (et le son) d’un avion unique, nous mettons cap au sud, en survolant la belle France qui s’offre à nous : immensité de l’embouchure de la Seine, magnificence du Château de Chambord, merveille du Pont d’Arc enjambant la rivière Ardèche, nous sommes décidément bien récompensés des heures de travail que nous consacrons les uns et les autres à notre merveilleux 105.
Avant de clore cet article, n'oublions pas de rendre grâce à l'équipage de conduite de l'avion, que l'on aurait tendance à oublier dans son cockpit, tout à l'avant de l'avion, mais qui passe de longues heures de vol, souvent dans la chaleur, à rendre possibles tous ces parachutages. Chaque manoeuvre résulte de la combinaison de multiples paramètres (suivi de l'axe de largage, communications radio, sécurité de tous, respect de la réglementation, météo, centrage, gestion des moteurs, etc) et la moindre erreur n'est pas envisageable. Entre les pilotes, aussi indispensable qu'eux, le mécanicien-navigant assure l'interface entre la machine et les pilotes, et bien d'autres choses.
Ces Messieurs ont l'élégance de nous donner l'impression que leur job est aisé, alors que tension et fatigue sont bien présentes dans l'habitacle. Qu'ils en soient remerciés, chose que nous omettons trop souvent dans nos comptes rendus.
* : Ceiling and visibility OK (CAVOK) est un terme météorologique utilisé en aéronautique signifiant : visibilité ? 10 km, pas de nuage au-dessous de la plus élevée des altitudes ou hauteurs suivantes : l'altitude minimale de secteur la plus élevée.
** : En parachutisme sportif, l’âge minimum d’un élève en formation pour effectuer un saut en tandem et de 15 ans. Alors que les parachutistes professionnels peuvent faire effectuer un saut en parachute biplace à une personne plus jeune à condition d’avoir un matériel adapté à la morphologie du passager.