Saint-Michel du 8e RPIMa
Castres, du 23 au 25 octobre 2023
Equipage :
Axel VALAT - Pilote Commandant de Bord
Jean-Yves MARTINEZ – Pilote
Francis BANNERY – Pilote
Daniel LEYDER - Mécanicien navigant
Frédéric LOUATY – Mécanicien havigant en formation
Cécile LEYDER - Mécanicien assistant
Xavier CAMBON – Chef largueur Noratlas
Daniel CHEVALIER – Chef largueur Noratlas
Denis DELLA MEA - Aide largueur
En octobre 2022, nous n’avions pas pu répondre à l’invitation du 8e RPIMa pour cause de panne moteur et de peinturede l'avion.
Nous tenions donc tout particulièrement à assurer cette mission, la dernière de l’année 2023. Pour diverses raisons, celle-ci ne pût être programmée qu’assez tardivement, fin octobre, et donc soumise plus que d’autres missions aux aléas de la météo. Il va sans dire que les prévisions furent scrutées avec soin par les acteurs de cette mission et qu’Axel notre Commandant de Bord, dut faire preuve de réactivité.
Lundi 23 octobre :
Le programme original avait prévu de commencer nos rotations dès ce lundi après-midi, mais les conditions météo s’avérèrent trop défavorables pour espérer tout largage OA sur Castres ce jour là, alors que les augures de la météo laissaient entrevoir une fenêtre « jouable » pour le mardi 24.
En conséquence, décision fut prise de confirmer la mission, et le décollage se fit donc à une heure tardive pour nous. Le 105 levait les roues à 11H25 Loc, les 2 paras en soute étaient déjà endormis !
Après 1 heure d’un vol plutôt agité, Axel et Jean-Yves, nos pilotes, trouvèrent une trouée au-dessus de la Montagne Noire et le 105 posa ses roues sur la piste 14/32 de l’aéroport de Castres -Mazamet à 12H20.
Pas d'erreur, c'est bien l'automne !
Sitôt posés sur le parking militaire de l’aéroport, nous sommes pris en charge par le comité d’accueil du « 8 », et grâce à son aide efficace, la soute du Noratlas est rapidement débarrassée du lot de soute et de la barre de tractage. Après le repas, suivant une procédure bien huilée, Xavier notre responsable para procède à la phase « d’extension de la qualification de largueur sur ND 2501» au profit des 3 largueurs du RPIMa. Cela signifie que les opérations de largage OA/OR seront entièrement assumées par les militaires, qui ont été informés des particularités du parachutage depuis le Noratlas (prise en compte de la soute, démontage des portes latérales, procédures de parachutage et de remontée du para accroché, etc).
L’étape suivante est celle de la RAT (Réunion Air-Terre), pendant laquelle les militaires et l’équipage de l’avion examinent en détail toute la chronologie et les aspects techniques de l’opération : nombre de rotations, nombre de paras pour chacune d’entre elle, particularités de la zone de largage, entente avec le responsable de la DZ, fréquences radio etc. Les parachutes seront du type EPC, équipés des SOA de 5,15 m utilisées sur le A400M. L’emploi de cette SOA évite l’utilisation des prolongateurs spécifiques au Noratlas pour les parachutes équipés de la SOA de 4 mètres
Les 12 rotations inscrites au programme seront à effectuer sur la journée du mardi. (et non plus du lundi après-midi et du mardi matin comme prévu initialement). Nous larguerons 22 OA par rotation (11 par chaque porte simultanément), sous la conduite d’un chef largueur et de deux largueurs. Avant chaque séance, un passage de reconnaissance et le largage d’un TID (Témoin Inerte de Dérive- ou « Siki ») sera effectué pour corriger la dérive due au vent au sol.
Aujourd’hui, nous pouvons prendre notre temps pour cette réunion préparatoire, car les opérations ne commenceront que le lendemain. L’équipage sera renforcé par Francis Bannery, un de nos pilotes venu « en voisin », qui ne sera pas de trop.
Une mention particulière pour la qualité de l’accueil du Régiment, qui nous invita pour les repas de midi et du soir au mess officiers, en présence pour le diner du commandant en second du Régiment, le C2, le Colonel commandant le Régiment étant en opérations, des représentants des Officiers et les Présidents des Sous-officiers et des militaires du rang. Des moments privilégiés pour faire connaissance et évoquer nos expériences réciproques.
En fin de journée, le sympathique chauffeur qui pilote notre minibus nous dépose devant l’hôtel CAUSSEA dont nous apprécions le confort et la localisation judicieuse, à 10 mn de la zone de saut de Pesquié.
Mardi 24 octobre :
Compte tenu du lever du soleil tardif en cette saison, un lever matinal nous est épargné, et il nous suffira d’être à 9h00 au pied de l’avion. Déception : la météo de ce début de matinée s’avère très agitée, et incompatible avec les largages prévus. C’est pourquoi notre CDB et les responsables militaires décident de procéder au maximum de rotations dès que la météo le permettra. Rappelons que l’élément capital est la force du vent, qui ne doit pas dépasser 6-8 m/s pour les largages en OA. Nous attendons patiemment que ces conditions soient réunies, et le miracle se produit un peu après 12H00 : le vent et le plafond sont tout à fait « largables », et nous décollons pour assurer le maximum de rotations.
En finalité, nous ferons au cours de cet après-midi 2 séries de 6 rotations, soit 12 fois 22 paras (264 en tout) entre 12h et 18h. Le rythme fut très soutenu, car la DZ est contiguë à la piste, et la durée de la rotation (décollage-atterrissage) de 10 mn en moyenne. Juste le temps de remonter les SOA et de reconditionner la soute ! Eole a joué le jeu, et a conservé une vitesse au sol de 3-4 m/s. Les équipages sont soumis à un rythme de travail intensif, et Frédéric, mécanicien navigant en formation, n’a guère le temps de souffler : la bonne école. Journée chargée également pour l’équipe des 3 largueurs militaires et pour nos trois responsables para, Xavier Daniel et Denis qui assurent la sécurité des parachutages, et par Cécile qui n’est pas en reste.
Après ces 12 rotations juste coupées par une heure de break utilisée pour avaler un sandwich, tout le monde est fatigué mais heureux d’avoir pu assurer la totalité du programme prévu pour cette mission : contrat rempli ! Contrat rempli également pour notre monture, qui a tourné comme une horloge. Que cette mamy de 67 ans et ses concepteurs soient grandement remerciés, comme tous les mécanos de notre association entourant en permanence ce monument historique de tous leurs soins.
L’équipage du 105 termine la journée en effectuant le rechargement du lot de bord afin que l’avion soit paré pour le vol de retour.
Deux générations de "mec-nav"
Mercredi 25 octobre :
La météo est acceptable et autorise notre vol de retour vers Marignane. Nous voilà donc au pied de l’avion à 08H30.
Pendant que certains effectuent le « brêlage » du lot de bord, les mécaniciens vérifient notre monture, et les pilotes peaufinent le plan de vol. Des anciens de l’amicale du 8e RPIMa viennent se retremper dans l’ambiance qu’ils ont bien connue dans leur carrière de para : banane de rigueur !
Avant le décollage, nous traversons la piste pour faire le plein d’essence à la pompe de l’aéroport. Vieille connaissance, le 105 y est toujours très bien accueilli.
Décollage à 10H58 et après quelques minutes, nous retrouvons le soleil qui ne nous quittera pas jusqu’à notre destination. Pour ce vol, le vent fut notre allié et c’est après seulement 45 mn que nous retrouvons notre base de Marignane, avec la satisfaction d’avoir effectué une belle mission et assuré notre programme en dépit de conditions très aléatoires.
Dès les prochaines semaines, notre Grise pourra profiter d’une période de repos et pourra être examinée sous toutes les coutures en prévision de la saison 2024, qui s’avère déjà très prometteuse.