Mission CAHORS – CAYLUS
CEFIM – 6e RPIMa
Du lundi 13 au mercredi 15 septembre 2021
Cette nouvelle mission consacrée à 100% au parachutisme nous conduit en cette mi-septembre sur l’aérodrome de Cahors (LFCC), en pleine vallée du Lot, dans une région autrefois nommée Quercy.
Notre Grise a déjà posé ses roues sur ces mêmes pistes en juillet 2019 pour une mission similaire, au cours de laquelle nous partagerons notre emploi du temps entre le Centre Ecole de Parachutisme (Cahors Skydive) et le CFIM (Centre de Formation Initiale des Militaires du rang de la 11ème Brigade Parachutiste) sous l’égide du 6e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine.
Lundi 13 septembre :
Nous nous retrouvons comme toujours « dans la joie et la bonne humeur » au pied de notre monture bichonnée et vérifiée dans ses moindres recoins au cours du week-end écoulé. L’ambiance est d’autant plus détendue que le décollage doit avoir lieu à 13h30, ce qui laisse à chacun le temps de s’occuper de la charge qui lui incombe : vérification de la nav et de la météo pour les pilotes, dernières vérifications mécaniques pour les mécaniciens, chargement et arrimage des bagages pour le reste de l’équipage. Finalement, le décollage est avancé de 30mn, et notre avion retrouve son élément à 13h00 pile. Après le traditionnel trajet « côtier » au dessus de la Camargue, nous bifurquons à hauteur de Montpellier vers l’intérieur des terres, cap au Nord Ouest.
Arnaud, ex PNC d’Air-France, a juste temps de nous faire une démonstration du galley confectionné à son intention par Daniel, que nous atterrissons sur l’aéroport de CAHORS – LALBENQUE -LFCC à 14h10. Belle piste de 1500 m. située dans l’axe 13-31 qui ne désorientera pas notre Noratlas puisque c’est le même qu’à Marignane.
Comme toujours, l’arrivée de notre avion si extraordinaire est saluée avec enthousiasme et intérêt. Avec ses 32 m d’envergure, sa silhouette si particulière et ses moteurs à piston, le « Nord » rompt la routine des rotations de Cessna ou « Pilatus ». Ce ne sont donc pas les bras qui manquent pour procéder au déchargement des caisses de pièces de rechange, bagages personnels et barre de tractage qui encombrent notre soute. Grace à Gilles le responsable du centre para qui nous accueille, tout ce matériel est rangé dans le hangar voisin et, en quelques minutes, notre avion est mis en configuration de sauts.
Sous la conduite vigilante de Daniel et Xavier, nos chefs largueurs, les parachutistes sportifs du club local embarquent dans l’avion en savourant l’espace qui leur est offert : rien à voir avec l’exigüité du « Pil » ! Les contraintes administratives nous limitant à 14 parachutistes par rotation, l’embarquement est rapide, et nos largueurs expliquent les procédures de sécurité et de largage aux sautants tout excités par la perspective de ce saut inhabituel.
Le beau temps nous accompagne, et nous pouvons effectuer deux rotations d’ « O.R. » (plus précisément de « Sauts à Ouverture Commandée Retardée ») au niveau 105, soit environ de 3500 m.
Cela fait, la journée n’est pas terminée pour autant, car avant de penser à notre confort, nous devons abreuver notre monture de la quantité d’essence nécessaire à la poursuite du programme.
Heureusement, l’automate qui distribue l’essence 100LL n’est pas trop mal placé pour un avion de la taille du notre, et son débit est suffisamment important, ce qui n’est pas toujours le cas sur d’autres aérodromes.
L’avion une fois parqué et fermé, nous remettons notre destin dans les mains nos amis du 6e RPIMa qui ont eu la gentillesse de s’occuper de notre logement. La suite démontrera qu’ils nous ont particulièrement choyés !
En effet, nous sommes surpris d’apprendre que notre gite ne sera pas pour cette mission un hôtel standardisé, mais que nous logerons dans un authentique château. Après 30 mn de route, nous faisons connaissance avec le château de COUANAC, vaste demeure médiévale composée de plusieurs corps d’habitation, qui a ceci de commun avec notre Noratlas qu’elle est répertoriée aux Monuments Historiques. Situé au cœur d’un vaste parc de 300 hectares, ce château appartient à la même famille depuis un siècle et demi et ses propriétaires actuels en ont fait une halte de caractère offrant des prestations gastronomiques et hôtelières. Nous apprécions l’excellent repas que nos hôtes ont préparé pour nous, et échangeons avec eux nos expériences de propriétaires de monuments historiques. Que ce soit dans le domaine de la maintenance aéronautique ou de celle des vieux manoirs, nous convenons que le volume de travail à fournir est considérable, mais que la passion permet de vaincre tous les obstacles !
Mardi 14 septembre
Cette journée sera consacrée au parachutage des militaires du 6e Régiment d’Infanterie de Marine (6e RPIMa), installé dans le superbe camp de CAYLUS entouré de bois.
Ce camp est bordé par une zone de saut dénommée « RASTIBEL ». C’est sur cette zone située à 10mn de vol de l’aéroport de Cahors que les sauts auront lieu. Elle est destinée à l’entrainement de tous les régiments relevant de la 11e Brigade Parachutiste.
Nous sommes présents dès 07H30 auprès du Noratlas car 3 rotations de Sauts à Ouverture Automatique (S.O.A.) sont prévues ce matin. La météo clémente et surtout le vent modéré (nous interrompons les largages au-delà de 6 m/s) nous permettent de remplir ce programme.
Témoignage de l’intérêt suscité par notre venue, nous recevons la visite de M. le Sénateur local. Cette visite d’un représentant de la Nation au dernier Noratlas en état de vol nous remplit de fierté et nous conforte dans les efforts que nous réalisons. Nous avons également les honneurs de la chaine locale de France 3 qui saute sur l’occasion de réaliser un beau reportage. Notre vice-président Arnaud, très à l’aise dans cet exercice, présente devant la caméra en quoi consiste notre activité, et la raison de venue à Cahors.
Reportage de FR3 Visite du Sénateur local
Après un déjeuner au « Cap 180 », le sympathique restaurant du centre para, nous reprenons nos activités dès 13h00.
Nous réaliserons 4 rotations successives dont 3 « OA » (14 paras chacune), et terminons l’après midi par une dernière rotation de « Commandés » dont 3 tandems, ce qui nous amènera au niveau 100 environ (soit un peu plus de 3000 m).
L’un de nos objectifs étant la recherche de la dépense minimale en carburant, nos pilotes ont planifié dans la continuité du saut un ravitaillement sur l’aéroport de Castres, où nous avons des bons d’essence à utiliser. En partant de l’altitude de largage des OA, le 105 n’a plus qu’à se laisser glisser vers Castres, bénéficiant ainsi d’une consommation minimale. Après un vol d’une quarantaine de mn, nous atterrissons à Castres (LFCK) avec un fort vent de travers et sous un ciel plombé, alors que nous avions un temps superbe à Cahors.
A la fin de cette journée bien remplie, le Colonel Commandant le 6e RPIMa nous fait l’honneur de nous recevoir dans le camp de Caylus et de nous offrir un repas particulièrement raffiné.
Il nous explique que, au sein de la 11e Brigade Parachutiste, le 6e RPIMa a reçu la mission de gérer l’un des 10 CFIM (Centre de Formation Initiale des Militaires du rang) existant en France et dont le rôle est la formation de base de tous les jeunes engagés volontaires (environ 10 000 par an). C’est le premier contact avec la vie militaire, qui leur permet de confronter la réalité avec l’idée qu’ils s’en faisaient. Après une période de 12 semaines, une faible partie d’entre eux choisit de retourner à la vie civile, mais la majorité y trouve l’épanouissement attendu. Nous devons malheureusement abréger cette soirée conviviale et gastronomique en prévision des activités programmées le lendemain.
Mercredi 15 septembre
Un orage particulièrement violent s’est abattu sur la zone dans le courant de la nuit, et ceux d’entre nous que le sommeil a empêché de fermer les fenêtres de leur chambre ont la surprise de trouver leurs affaires dans un état pour le moins humide, voire carrément trempé !
Nous avons ce matin une dernière rotation à assurer consistant à un largage en SOCR (Ouverture Commandée Retardée) au-dessus du Camp de Caylus, et le Colonel lui-même doit y prendre part.
Malheureusement la zone de saut informe que le vent est trop fort sur Rastibel pour permettre le largage programmé.
Il est décidé d’attendre de meilleures conditions météo, mais la situation n’évolue pas favorablement sur Caylus. Par contre, le saut est « jouable » en local sur l’aéroport de Cahors où nous sommes, et à 11H00 le Noratlas décolle avec ses 14 paras dont 3 tandems.
Voilà, il est midi et nous avons rempli notre contrat vis-à-vis de Cahors Skydive et du 6e RPIMa : 10 rotations réalisées, dont 7 pour des Sauts à Ouverture Automatique et 3 pour des Sauts à Ouverture Retardée. Sur ces 10 rotations, 8 l’ont été au profit du « 6 » et 140 parachutistes ont franchi les portes du 105.
A 13H55, après un dernier au revoir à Gilles et à l’équipe de l’Ecole de Parachutisme, et remercié Eddy, officier du 6e RPIMa (qui s’est démené pour notre confort pendant tout le séjour), le Noratlas peut décoller pour son vol de retour.
Au cours de ces trois jours, les « épisodes cévenols » se sont particulièrement acharnés sur la région, mais la zone côtière est praticable pour notre avion qui doit voler en VFR. Nous survolons une mer déchainée et apprendrons plus tard que des noyades sont à déplorer. Mais notre Grise en a vu d’autres, et nous ramène à Marignane après un vol sans encombres de 1h35.
Encore une mission réussie à 100% malgré les aléas de la météo.