Mardi 18 mai :
Comme à l’accoutumée, c’est un rendez-vous aux aurores pour l’équipage. 6 :15 au pied de la machine, préparation de l’appareil, PPV du 105, tour avion, brélage… Les automatismes reviennent... Car oui, c’est la première vraie mission de la saison pour le 105.
Après un début de saison laborieux cause COVID et assurance, puis un premier vol technique et entraînement des équipages, c’est la première vraie mission de cette année. L’heure pour nous de faire et montrer ce que nous savons faire de mieux : le parachutage.
Nous avons la chance, pour cette mission, de nous rendre à Toulouse Francazal, siège du CIET340, aéroport qui a accueilli en son temps, plusieurs dizaines de Noratlas sur son parking.
Aujourd’hui, il n’y en aura qu’un, le 105. Peut-être deux, si nous comptons son cousin le 115 qui trône sur la zone vie du quartier Colonel EDME.
Le programme est simple, convoyage sur Francazal afin de réaliser des sauts au profit de la STAT-TAP (Section Technique de l'Armée de Terre - Groupement aéroportés).
Après l’arrivée de l’équipage complet (pilotes, largueurs et mécaniciens) nous fermons la porte équipage peu avant 8h.
Puis, le temps de mettre en route les Hercules, roulage et point fixe, pour un décollage à 8:20. Un peu plus d’une heure de vol nous attend, avec une météo clémente, révélatrice de ce beau printemps.
Une fois arrivé sur place, les automatismes reviennent également, le travail d’équipe reprend : pendant que les uns vont réaliser la formation des largueurs, d’autres vont checker la météo prévue pour les largages de l’après-midi, tandis qu’un dernier groupe prend soin de l’avion. La mécanique est bien rodée.
Le lot de soute rangé, l’extension qualification des largueurs au Noratlas faite, les répétitions de la procédure para-accroché terminées, tous se retrouvent au « bureau moniteurs » pour la RAT distillant point par point l’activité prévue l’après-midi. À l’issue du déjeuner chez Alain au Mess du 1er RTP, qui déjà nous prépare le menu pour le dîner, c’est un début d’activité timide avec seulement 3 rotations de SOA sur FONSORBES, le plafond ne permettant pas de passer les 2 SOCR prévus.
Dès 13h, nous sommes à l’avion. À 13h45, les deux moteurs du 105 vrombissent sur la piste de Francazal, afin d’attaquer les rotations. Les deux premières rotations se passeront très bien, avec pour la première, un passage TID afin de déterminer la force et le sens du vent.
Second passage : largage immédiat.
La troisième rotation sera un peu plus laborieuse. En effet, la zone de Fonsorbes est une zone utilisée par plusieurs entités. Nous ne sommes pas le seul avion à larguer, un CASA nous suit. De plus, un NH90 en entrainement sur la zone déclare avoir quelques soucis. Nous ne pouvons donc pas larguer tant que son rotor est en rotation. Après plusieurs circuits d’attente, nous sommes enfin autorisés à larguer.
A l’issue de cette 3ème rotation, nous filons directement à Carcassonne LFMK afin de faire le plein, Francazal ne délivrant plus de 100LL, et annulons donc la 4ème rotation par manque de temps. Le trajet entre Toulouse et Carcassonne est l’occasion pour l’équipage, d’essuyer quelques fortes turbulences, en cause le vent du nord passant sur la montagne Noire.
2025 litres plus tard, et quelques visites des élèves et professeurs de l’ENAC, nous voilà reparti pour Toulouse, sous la pluie. Ce brusque changement de météo nous surprend tous.
A l’arrivé à Toulouse, les locaux nous expliquerons qu’il n’est pas rare d’avoir ces brusques changements de météo dans le coin de Toulouse, et nous ne serons pas au bout de nos surprises.
Une fois l’avion parqué et protégé, il est l’heure pour l’équipage de se rendre chez notre fidèle ami Alain, qui comme à son habitude, nous accueille fabuleusement bien. Un immense merci à lui et son équipe. Chaleureuse soirée en compagnie de Tonio, David et du Colonel Deprecq.
Après ce festin, la journée fut longue, il est temps pour l’équipage d’aller se reposer un peu à l’Hôtel Patio Occitan où nous avons maintenant nos habitudes et sommes reçus en vieux habitués…
Mercredi 19 mai :
Quelle surprise de découvrir au réveil, une région totalement bouchée, et sous quelques gouttes. Bien loin de la tempête de ciel bleu que nous avons eu la veille pour le convoyage aller. Nous nous rendons sur le parking où l’avion nous attend, après avoir passé une nuit humide.
Le temps se lève peu à peu, de bon augure pour les rotations du matin.
Quatre rotations sont prévues et seront effectuées en temps et en heure, premier décollage à 9 :00, « ON TIME » et ce, malgré un mécanicien navigant quelque peu frileux face à une machine capricieuse pour cause d’humidité. Après quelques minutes de chauffage, et la bonne parole d’un mécanicien expérimenté, tout rentrera dans l’ordre.
Aujourd’hui, les rotations se font au profit des parachutistes du 1er RCP, auxquels la STAT a prêté le 105 : trois rotations d’OA et 1 de SOCR à faire entre la zone de Fonsorbes et la zone de la Tour du Crieu. Les 4 rotations seront une réussite.
Après une petite pause de midi, afin de nous restaurer, les prévisions sont de repartir en vol l’après-midi afin réaliser quelques rotations supplémentaires. Malheureusement, la météo (une fois de plus), ne sera pas avec nous. Le vent dépassant les limites tolérées pour les voiles.
Nous en profitons donc pour traverser la piste afin de rendre visite à AIRPLANE PAINTER, société qui sera normalement chargée de réaliser la peinture du Noratlas. Les employés de la société sont réellement heureux de nous voir venir, et curieux. Après plusieurs visites et quelques heures à traiter des sujets techniques, nous retraversons côté 1er RTP.
Le soir, nous sommes une fois de plus accueillis par Alain pour de nouvelles agapes au cours desquelles de nombreux « Mékong furent remontés » tant les anecdotes de chacun meublèrent les conversations., avant de se rendre à l’hôtel pour un repos tout aussi mérité que la veille.
Jeudi 20 mai :
Après avoir rechargé l’avion et remercié les organisateurs de cette mission, nous voilà repartis vers Marignane, avec un léger vent dans le dos, pour un atterrissage après une heure de vol tout rond.
Cette première mission de 2021 fut une réussite, avec un équipage heureux d’avoir mené à bien cette mission au côté d’un avion fantastique.