Dimanche 12 août 2018
Commémoration du Débarquement en Provence (Opération DRAGOON)
Mission para AIRBORNE CENTER sur la DZ La Combe – Le Muy en Provence
Dimanche, samedi, lundi ? En ce mois d’août 2018, la question qui se pose n’est plus de savoir si l’Association AIRBORNE COMMAND commémorera le Débarquement en Provence de 1944 en sautant sur la DZ de la Combe au MUY EN PROVENCE depuis le Noratlas, la question est simplement de savoir quel jour cette opération aura lieu en fonction des conditions météorologiques. En effet, "Airborne" et le Noratlas célèbrent fidèlement depuis plusieurs années cet important évènement.
Après avoir semblées favorables le lundi 13, une forte perturbation est attendue pour ce jour (et elle aura bien lieu), et l’opération est avancée de 24 heures au dimanche 12 août à 11h00.
Le scénario est maintenant bien rodé : après 20 minutes de mise en route, chauffe , check, roulage, et un saut de puce de 10 mn entre Marignane et l’aérodrome d’Aix les Milles, le 105 se pose sur LFMA à 9h00 précises pour procéder à l’embarquement des parachutistes.
En attendant l’heure d’embarquement, les 18 parachutistes prévus s’équipent soigneusement de leur parachute dans le hangar, bichonnés par les spécialistes paras du Noratlas, Xavier et Gérard. Ils ont vraiment fière allure dans leurs tenues de GI’s reconstituées dans le moindre détail. Les gestes d’entraide sont les mêmes qu’en 1944 et on sent une certaine tension, même si celle-ci n’a rien de commun avec celle qu’ont dû ressentir leurs glorieux ainés.
Au cours d’un dernier briefing, notre Chef largueur Daniel rappelle les consignes à observer pendant le vol de transit, ainsi que la meilleure façon de franchir les portes du 105 au moment du saut ; c’est que le souffle des hélices de plus de 4 mètres du Noratlas n’est pas le même que celui des monomoteurs utilisés lors de la formation !
A la différence avec certaines années précédentes, la température de l’air n’est pas trop surchauffée et le Noratlas enlève facilement ses 18 tonnes de la piste d’Aix-les-Milles, à 10h30 loc.
Après un vol de 35 mn qui nous permet de longer le majestueux massif de la Sainte-Victoire, nous voici en vue de la DZ de la Combe, où il faudra tenir compte d’un léger vent d’Ouest.
Cette zone en forme de « haricot » n’est pas d’accès facile ; le plan d’eau qui la précède, les lignes d’arbres et les zones d’habitation obligent les pilotes à soigner particulièrement la trajectoire de l’avion.
Le largage d’un « siki » (ou T.I.D. en langage officiel) nous permet d’affiner l’axe, et le parachutage s’effectue en une rotation de 4 paras tous d’abord, puis deux vagues de 7 paras. À la satisfaction générale, tout le monde s’est posé à l’intérieur de la DZ.
Une dernière rotation permet de larguer le sac récupérateur des SOA (Sangles à Ouverture Automatique) qui sont restées accrochées aux câbles de l’avion, mais qu’il faut bien restituer à leurs propriétaires qui sont maintenant au sol. Ce sac pesant de 70 kg demande effort et attention aux largueurs au moment du passage de la porte gauche de l’avion.
Après un dernier survol de la Combe, le Noratlas se dirige vers la baie de Saint Tropez où André JEAN, le moniteur parachutiste et largueur d’Airborne Center lance une rose en hommage aux hommes tombés pour la Liberté lors du débarquement.
Après avoir survolé les centaines de bateaux de toute taille qui s’entrecroisent dans la rade du petit port mondialement connu, nous mettons le cap sur Marignane en admirant la beauté naturelle du site, un moment contrariée par la concentration de propriétés dont certaines sont d’une superficie extraordinaire.
Le retour par la voie côtière, sous un soleil au zénith, est véritablement enchanteur, et après un bref arrêt sur le terrain d’Aix les Milles pour déposer nos largueurs, nous rejoignons notre terrain d’attache, conscients d’avoir encore une fois survolé des sites extraordinaires.
Voir une vidéo du saut 12 août 2015 : Opération Dragoon 2015 ... et notre article
La petite histoire du " GINGER BREAD MAN "
Lors des compte-rendus précédents, (lien) nous avons relaté le contexte dans lequel s’est déroulée l’opération Dragoon (c’est-à-dire le débarquement en Provence), et plus précisément l’opération parachutiste sur la zone du Muy et Provence.
Nous nous attacherons cette année au petit signe ornant les casques de certains des paras que nous avons largués : cette marque, appelée « Ginger Bread Man » (« Bonhomme en pain d’épice » en français) était le signe distinctif des parachutistes du 509e Parachute Infantry Batallion US. A l’origine, ce dessin stylisé n’avait pas été créé pour représenter une pâtisserie, mais symbolisait la position du parachutiste en position d’attente « du vert », devant la porte ouverte de l’avion….
De même, l’appellation « Geronimo » qui s’appliquera aux membres de cette unité provient du cri lancé par un jeune para en instruction au moment du franchissement de ladite porte, sans doute dans le but de se donner du courage. Ce cri fut très vite adopté par l’ensemble de l’unité.
Derrière l’Histoire se cachent toujours des histoires simplement humaines…
Quelques liens pour obtenir une explication plus détaillée :
Revue "UNIFORMES" num. 265 couverture.
Revue "UNIFORMES" num. 265 p.18
Revue "UNIFORMES" num. 265 p.19