Un petit tour au-dessus de Megève …
Nous partons au petit matin ce 5 août 2017 depuis les Salins pour rejoindre notre cher Noratlas qui nous attendait sur l’aéroport d’Annecy. Nous nous partageons dans deux voitures de location, comme avant nous, l’équipage précédent qui, laissant le 105 après sa mission aux Glières, avait fait le chemin du retour par la route.
Nous arrivons vers 9h30 à notre destination où nous attendent la Grise et un public nombreux, prévenu de notre retour et avide de voir « la bête » de plus près. Le personnel de l’aéroport, sympa, laisse entrer, sous notre contrôle, tous ces curieux et se fut un grand plaisir pour notre équipage de partager cette passion commune pour l’aviation en général et le Noratlas en particulier.
Après cela les choses sérieuses commencent : il faut faire le plein … de nombreux avions de toute sorte semblent gêner l’accès à la pompe mais un mignon petit « Tracma » électrique se charge de la manœuvre et place notre avion en face du distributeur. Ensuite c’est la manip traditionnelle : grimper sur l’aile, jauger, hisser le tuyau et remplir. En gros 500 l de chaque côté … plutôt long car peu de débit et surtout la manette était dure à maintenir. Le brave Tracma ramène ensuite la Grise sur le tarmac en position de départ.
Un excellent repas, copieux et convivial, offert par les parachutistes qui seront largués, nous permet de retrouver des forces pour la suite des opérations et c’est le cœur léger et l’estomac plein que nous embarquons pour la mission : larguer onze paras en « OR » au-dessus de Megève … et c’est le décollage pile poil à l’heure prévue aux bons soins de notre commandant de bord : j’ai nommé Germain ANDRE.
Direction Megève en survolant un paysage alpin fantastique avec surtout le Mont-Blanc en vedette américaine.
Nous arrivons en vue de l’altiport avec, tout en bas, la piste d’atterrissage pour avions légers : c’est notre « Drop zone » … le village est un peu plus loin.
Sur la droite un piton rocheux que nous contournons pour nous présenter au premier passage au-dessus de la piste. Ce sont ensuite les échanges radios et la vérification des paramètres pour le largage. Nous sommes à environ 1500 m de hauteur et nous contournons à nouveau le piton pour le deuxième passage. La moitié des paras quittent le « navire » et l’autre moitié plonge au passage suivant.
Au quatrième et dernier passage il nous faut saluer dignement ceux qui nous ont permis de remplir cette belle mission. Notre pilote réduit alors l’altitude, passe au ras des sapins, vire au plus juste et dans un dernier plongeon nous survolons la piste au ras des pâquerettes … tout en respectant la marge de sécurité règlementaire, bien évidemment. Dernier dialogue radio et nous prenons de la hauteur en même temps que le chemin du retour.
Comme nous ne faisons pas escale il faut remettre les portes arrière démontées et rangées pour le parachutage. Daniel, Xavier et Éric, solidement harnachés avec leur baudrier mènent l’opération en vrais « pros » malgré le roulis et le tangage de notre paquebot des airs. Roulis et tangage qui vont d’ailleurs nous accompagner presque jusqu’à Marignane.
Il y avait plus d’un pilote dans l’avion et ils se sont partagé le manche pendant que Daniel récupérait de sa folle journée. Au bout du chemin c’est Pierre CROZET qui nous posa en douceur sur le plancher des vaches. Dès l’arrivée nous avons bien préparé notre bébé105 pour la nuit puis nous avons regagné nos pénates la tête encore pleine de toutes ces images … et du bruit des moteurs.