6 juin 24 : Plumelec - Hommage aux SAS Français

VANNES- MEUCON - MEMORIAL PLUMELEC

80e anniversaire du 5 juin 1944

(Mardi 4 juin – Jeudi 6 juin 2024)

Il s’agit d’une des premières grandes missions du Noratlas pour la saison 2024.
Cette mission s’est déroulée sur trois jours dans le Morbihan en Bretagne pour le largage d’un groupe de SAS français au-dessus de la commune de Plumelec.
Cette mission s’inscrit dans le cadre d’une commémoration historique des 80 ans du débarquement, en rendant hommage aux SAS français (prédécesseur des opérateurs du 1er RPIMA) qui ont participé à la libération de la France.

Le contexte historique :
Les opérations menées par les SAS français en Bretagne, dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 pendant la seconde guerre mondiale avaient pour but d’empêcher les troupes allemandes positionnées en Bretagne de rejoindre le nouveau front ouvert en Normandie.

Dans le but de désorganiser l’arrivée des futurs renforts allemands vers la Normandie, des commandos français ont été parachutés en Bretagne. Ils avaient pour mission de mettre en place une base de soutien secrète et d’entrer en contact avec la Résistance locale pour mener des opérations de guérilla et de sabotage des troupes allemandes en Bretagne.
Lors de l’opération « Dingson » deux Sticks d’environ neuf commandos ; celui des lieutenants Déplante et Marienne ont été parachutés près de Plumelec. À la suite d’affrontements dès leur arrivée au sol, le caporal Emile Bouétard trouva la mort.
Ce soldat est considéré comme le premier mort des troupes débarquées pour la Libération.

PLUMELEC, lieu de mémoire :

Il ne s’agit donc pas d’un hasard si la commune de Plumelec a été choisie pour y ériger le mémorial des SAS tués en Bretagne. C’est donc en hommage aux soldats du SAS ainsi qu’à Emile Bouétard tué lors du débarquement. Un monument aux morts est situé sur la commune de Plumelec. Devant ce monument, on peut y apercevoir une plaque commémorative portant l’inscription « Aux parachutistes SAS qui donnèrent leur vie Bretagne pour la libération de la France – 5 Juin à août 1944 »

DEROULEMENT DE LA MISSION

Mardi 04 juin :

Les mécaniciens et les membres de l’association se retrouvent le samedi précédent la mission, prévue en semaine, afin de préparer l’avion pour qu’il soit pleinement opérationnel pour la mission.
Pour cette mission, nous avions rendez-vous à l’aéroport de Vannes-Golfes du Morbihan (LFRV) à 12h30. L’équipage de cette mission s’est donné rendez-vous tôt dans la matinée à l’aéroport de Marignane (lieu où est basé la Grise) afin d’y réaliser les derniers réglages d’avant vol.
En effet, les mécaniciens ont effectué la visite PPV (Préparation Pré-Vol), le largueur a contrôlé les parachutes et vérifié que le matériel emporté en soute soit bien sanglé. Quant aux pilotes, ils se sont occupés de la navigation ainsi que du briefing avant le vol.
Après la mise en route et le contrôle des moteurs par le mécanicien navigant, c’est à 9h30 que le Noratlas de Provence a décollé de Marignane (LFML) par la piste 31 L en direction de Vannes.

La petite particularité du vol aller est le passage à 10h au-dessus de Loupian (au nord de Sète) pour l’inauguration d’une rue portant le nom de l’aviatrice française, Maryse Bastié. En effet, il s’agissait d’une aviatrice française qui est décédée dans le crash d’un Noratlas en juillet 1952.
La Grise ainsi que son équipage ont donc pu lui rendre hommage en effectuant un passage au-dessus de la rue. Par la même occasion les pilotes se sont coordonnés avec le collège situé à proximité de la rue pour faire un passage à 1050 QNH (500 ft) au-dessus de l’établissement scolaire lors de la récréation !
Pour la suite de notre trajet, malgré la présence de nuages, les conditions météorologiques étaient bonnes, ce qui nous a permis de traverser le Massif central au niveau de vol FL65 (environ 2000 m) pour atteindre la Bretagne.
La Grise s’est posée sans encombre à l’aéroport de Vannes (LFRV) à travers les nuages fragmentés qui recouvraient la côte. Le vol à travers la France aura duré 2h50 au total.

Après l’atterrissage, nous avons tout de suite été pris en charge par les pompiers de l’aéroport pour le roulage et pour nous emmener dans la zone réservée au Noratlas.
Nous avons été très bien accueillis par l’aéroport !
Une fois l’avion déchargé par l’équipage et avec l’aide des militaires, nous sommes rapidement partis manger avec le régiment car le programme de l’après-midi était bien chargé !
Il est prévu cet après-midi deux sauts d’entraînement en SOCR (Saut à Ouverture Commandée Retardée) au-dessus de Plumelec avec des chutops du 1er RPIMA.
Avant la première rotation de largage SOCR, une RAT (Réunion Air-Terre) est réalisée aux alentours de 15 heures afin que l’équipage de la Grise puisse prendre en compte les informations de la Drop Zone avec le marqueur au sol. De plus, le chef largueur ainsi que les chutops doivent se familiariser avec la sortie depuis la porte arrière latérale gauche. Bien que les opérateurs du 1er RPIMA commencent â être familiers avec la bête !
Pour cette première rotation de la journée, l’appareil embarque 7 parachutistes, un chef largueur, ainsi qu’un cameraman de l’armée de Terre pour faire un montage vidéo

Photos1er RPIMa

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Le premier décollage se fait sur la piste 22 à 16 h, la météo étant plus clémente qu’en début d’après-midi malgré l’apparition d’une couche nuageuse au-dessus de l’aéroport. Les parachutistes, équipés de gaines, sautent depuis l’avion au FL70 et se posent dans un champ situé à proximité du mémorial des combattants à Plumelec. La rotation sera réalisée en 30 minutes.

Le deuxième vol est prévu à 18 h, cela nous laisse le temps de faire une petite pause pour faire visiter le Noraltas aux passionnés présents à l’aéroport !
Pour cette rotation, il s’agit de la même configuration que la précédente mais avec un passage à 1050 QNH (500 ft/sol) au-dessus de Plumelec après avoir largué les parachutistes. Le vol aura été légèrement plus court, environ 25 minutes. A peine l’appareil cloué au sol, les mécanos se sont occupés de faire la visite après vol avant de partir manger avec l’équipage. Puis, à 21 h 30 retour au bercail pour être prêts pour la deuxième journée.

Mercredi 5 juin :
Il s’agit du grand jour !
Ce mercredi 5 juin, nous nous sommes rendus à l’aéroport en fin de matinée, le vol étant prévu à 13h.En arrivant à l’aéroport, nous avons vite été rattrapés par l’organisation et la sécurité avec l’arrivée de la présidence. En effet les gendarmes ne nous ont pas tout de suite laisser rentrer, mais après quelques appels nous avons pu rejoindre le tarmac et préparer l’avion.

La météo bretonne étant capricieuse ce jour-là avec une épaisse couche nuageuse et de la pluie par moments, cela a failli annuler le vol.
Heureusement, nous avons eu le feu vert pour décoller à 13h. Il est important de préciser que sur zone, nous étions le seul aéronef civil autorisé à voler par la préfecture.
Les conditions météorologiques n’étaient toujours pas favorables en vol, ce qui nous a obligé à voler longuement autour de la zone en attendant d’avoir une opportunité. Au bout d’une heure de vol les pilotes ont eu l’autorisation de largage, enfin !

Une fois les chuteurs Ops du 1er RPIMA posés, vient notre moment de gloire avec un passage à 500 ft/sol au-dessus des tribunes de Plumelec avant de se poser par la piste 22.

A l'atterrissage, l’équipage remarque un problème au niveau d’une des magnétos. Par manque de temps dans la journée nous avons repoussé la tâche de maintenance au lendemain matin.
Le vol de la journée est terminé mais nous étions ensuite invités à un buffet à la salle des fêtes de Plumelec en compagnie des militaires pour nous remercier de notre présence.
En fin d’après-midi, nous nous sommes rendus au musée de la Résistance, dans la commune de Saint-Marcel, qui retrace notamment l’histoire des premiers SAS français.
Nous avons clôturé cette belle journée par une soirée dans crêperie traditionnelle du centre-ville de Vannes en compagnie de nos amis du 1er RPIMA. C’est aussi le côté agréable de tous se retrouver après une journée bien remplie, la cohésion se renforçant autour d’une belle assiette !

Jeudi 6 juin :

Une journée sans largage, mais pas de tout repos !
Le lendemain, il a fallu préparer l’avion pour la prochaine mission « Les 80 ans du Touraine » sur la base d’Orléans. En effet, les deux missions se succèdent et la Grise doit directement s’envoler pour Orléans depuis Vannes.
La Grise a profité de la matinée sur l’aéroport de Vannes pour faire le complément d’essence, les mécaniciens se sont occupés de jauger les réservoirs et de les remplir aux alentours de 9 h 30 du matin.
Durant cette matinée, il était aussi impératif de régler le souci de la magnéto apparu la veille sur le GMP (Groupe Moto Propulseur) droit lors de la phase d’atterrissage. Avec une collation prise sur le pouce, les mécanos de l’équipage se sont occupés de changer le rupteur de la magnéto 1 et les bougies du moteur droit. Après quelques heures de travail, le moteur droit a démarré à merveille !

Durant cette matinée, une partie de l’équipage a eu la chance de visiter le musée de l’Aviation de Vannes où un exemplaire de Noratlas est encore présent !
Nous avons aussi eu la chance de recevoir des cadeaux de Rolland qui nous a préparer un far breton ainsi qu’une bonne caisse de Cidre ! (Délicieux au passage)
Le Noratlas s’est envolé de l’aéroport de Vannes en direction de la base aérienne d’Orléans au milieu de l’après-midi. (Affaire à suivre !)

Toute l’équipe du Noratlas tient à remercier chaleureusement l’ensemble du personnel de l’aéroport ainsi que les bénévoles du musée pour leur accueil et leur gentillesse lors de notre petit périple en Bretagne.
Sans aucun doute, l’oiseau métallique reviendra se poser à Vannes !

Eliott BILGER